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Polyarthrite rhumatoïde (PR)
La polyarthrite rhumatoïde (PR) est une maladie inflammatoire chronique des articulations évoluant par poussées. C'est une maladie auto-immune, mais plusieurs facteurs immunologiques, génétiques, hormonaux, environnementaux... sont nécessaires pour qu'elle se déclenche.La Polyarthrite Rhumatoïde est une maladie fréquente qui touche 0,5% de la population, quel que soit le pays, le plus souvent une femme de plus de 50 ans (4 femmes pour un homme).
1. Définition
La polyarthrite rhumatoïde est une maladie articulaire inflammatoire et chronique qui touche plusieurs articulations. Elle se manifeste par des poussées de durée variable et des périodes d'accalmie.
Maladie auto-immune
Les maladies auto-immunes résultent d'un dysfonctionnement du système immunitaire qui s’attaque aux constituants normaux de l’organisme, ou "auto-antigènes".
Normalement, le système immunitaire défend l’organisme vis-à-vis d’agressions extérieures et tolère ses propres constituants. Les maladies auto-immunes surviennent quand cette tolérance se rompt. Le système immunitaire devient alors pathogène et induit des lésions tissulaires ou cellulaires. Ces maladies évoluent de façon chronique tout au long de la vie, avec des phases de poussées et de rémissions.La polyarthrite rhumatoïde peut être reconnue au titre d'une affection de longue durée (ALD). Les examens et les soins en rapport avec cette pathologie sont alors pris en charge à 100 % dans la limite des tarifs de l’Assurance Maladie.
C'est une maladie auto-immune caractérisée par la fabrication d'auto-anticorps dirigés contre la membrane synoviale.
Sans traitement, la maladie atteint progressivement de nouvelles articulations et entraîne la déformation ou la destruction progressive des articulations touchées (souvent celles des mains et des pieds). Dans certaines formes plus rares de la maladie, des manifestations extra-articulaires apparaissent, touchant d'autres organes.
2. Formation des lésions articulaires
En cas de polyarthrite, la membrane synoviale, qui entoure les articulations et sécrète le liquide articulaire, est le siège d'une inflammation.
La membrane synoviale
La synoviale est un tissu qui tapisse l'intérieur des articulations, c'est la face profonde de la capsule articulaire. Elle est composée essentiellement de fibres élastiques et de graisse. Elle sécrète le liquide synovial qui lubrifie et nourrit le cartilage. Elle a donc des fonctions mécaniques mais aussi de défense contre les infections et l'inflammation.L'inflammation de cette membrane entraîne son épaississement et une production excessive de liquide synovial qui s'accumule dans l'articulation. Des substances sécrétées dans le liquide synovial abîment progressivement le cartilage de l'articulation puis l'os.
Ainsi, les articulations atteintes dans la polyarthrite rhumatoïde présentent les modifications suivantes :
3. Les facteurs favorisants de la polyarthrite rhumatoïde
Antigène HLA
Molécules situées à la surface des cellules, les antigènes HLA sont un marqueur du système immunitaire. Plus précisément, l'abréviation HLA signifie "antigènes des leucocytes humains".
Ces protéines constituent un système de reconnaissance propre à l'organisme appelé complexe majeur d'histocompatibilité ou CMH. Elles servent au système immunitaire pour déterminer si une cellule fait partir de l'organisme ou s'il s'agit d'un envahisseur. La présence de certains antigènes appelés HLA-B27 indique un risque plus élevé de développer une maladie auto-immune.
La polyarthrite rhumatoïde est une affection auto-immune relevant de facteurs multiples :
L'association de plusieurs de ces facteurs facilite le déclenchement de la maladie.
4. Les symptômes de la polyarthrite rhumatoïde
Voici les premiers signes qui permettent d'évoquer la maladie :
Anémie
L’anémie est une baisse anormale du taux d’hémoglobine dans le sang. Cette substance est présente dans les globules rouges du sang. Elle leur permet de transporter l’oxygène vers tous les organes du corps.
Sa valeur seuil en dessous de laquelle on parle d’anémie est variable selon l’âge et le sexe. Les causes d’anémie sont multiples mais la carence en fer est la plus fréquente.
Si l'ensemble de ces symptômes est présent, une polyarthrite rhumatoïde peut être suspectée. Il est alors nécessaire de consulter son médecin traitant pour que le diagnostic soit posé le plus tôt possible.Les causes de la polyarthrite rhumatoïde
La PR est une maladie auto-immune dont l’origine exacte reste encore inconnue. Plusieurs facteurs peuvent intervenir pour dérégler le fonctionnement du système immunitaire et favoriser la survenue d’une PR : des facteurs hormonaux, environnementaux, psychologiques, génétiques, infectieux. Le degré d’implication de ces différents facteurs dans la survenue d’une Polyarthrite Rhumatoïde (PR) n’est pas connu avec certitude et fait l’objet de recherche sur la PR.
5. Le diagnostic de la polyarthrite rhumatoïde
Le diagnostic de la polyarthrite rhumatoïde doit être aussi précoce que possible, car c'est au début de la maladie, avant l'apparition des atteintes articulaires importantes, que les traitements sont les plus efficaces.
Le médecin traitant ou le rhumatologue pratique un examen clinique complet et prescrit un bilan sanguin et radiologique. C'est un ensemble de critères cliniques, biologiques et radiologiques qui permettra de poser le diagnostic.
> Le bilan sanguin en cas de suspicion de polyarthrite rhumatoïde
Il permet de détecter :
> Le bilan radiologique en cas de polyarthrite rhumatoïde
Il consiste à réaliser des radiographies, selon les cas, des mains, des poignets, des pieds, du thorax et de toute articulation douloureuse. Au tout début de la polyarthrite rhumatoïde, les radiographies sont normales.
Puis, quand des anomalies osseuses et articulaires surviennent, ces examens radiologiques ont un double intérêt :L'activité de la Polyarthrite rhumatoïde
Une polyarthrite est active quand les patients rapportent des douleurs et des gonflements sur plusieurs articulations, avec sur les prises de sang, un syndrome inflammatoire.
Évaluation de l’activité de la PR : Le DAS 28
Les médecins utilisent un score d’activité (DAS, pour Disease Activity Score), qui permet de quantifier le degré d’activité. Le DAS prend en compte:
- le nombre d’articulations douloureuses (NAD),
- le nombre d’articulations gonflées (NAG),
- le syndrome inflammatoire (CRP ou VS),
- l’appréciation globale par le patient de sa maladie (EVA activité).
Le diagnostic repose sur un ensemble d'éléments anormaux de ces bilans.
6. L'évolution de la polyarthrite rhumatoïde
La polyarthrite rhumatoïde évolue par poussées. Chaque poussée finit par s'atténuer, pour laisser place à une période d'accalmie au cours de laquelle les symptômes sont moins intenses et peuvent même disparaître.
Faut-il voir souvent le médecin ?
Quand la PR est en poussée, il est bien sûr nécessaire de discuter, avec le rhumatologue du traitement et des adaptations nécessaires pour passer cette période. Mais quand la PR va bien, un suivi régulier reste nécessaire. Un examen articulaire est nécessaire pour savoir s’il n’existe pas une inflammation évoluant à bas bruit, sans grande douleur, qui pourrait progressivement entraîner une gêne dans les mouvements. Il est également important de surveiller les traitements, même si tout va bien, pour reconnaître rapidement des effets secondaires qui peuvent être traités. Ces consultations peuvent être l’occasion de poser des questions sur des besoins ou des projets d’avenir. Ces questions peuvent être parfois plus largement abordées lors de séances d’éducation thérapeutique. Des prises de sang et des radiographies régulières sont également recommandées.Progressivement, si la maladie n'est pas traitée, elle tend à toucher d'autres articulations après celles des mains, des doigts, des poignets et de l'avant pied : coude, épaule, hanche, genou, ...
Les articulations finissent par se déformer. Les doigts dévient sur le côté et se replient sur eux-mêmes (par exemple, le pouce se déforme en "Z"). Dans 90% des cas, les pieds sont touchés (avant-pied plat puis arrondi, apparition de cors et de durillons, ...) et gênent la marche.
Les gestes de la vie quotidienne sont souvent plus difficiles à réaliser.
Un traitement commencé le plus tôt possible, et bien suivi, permet de ralentir et de contrôler l'évolution.
Cependant, la gravité de la polyarthrite rhumatoïde est variable d'une personne à l'autre.
Il existe des formes mineures qui n'entraînent ni handicap, ni déformation.
Certaines formes de polyarthrite rhumatoïde sont sévères :
La stratégie thérapeutique
Dans tous les cas, au début de la maladie et le plus tôt possible, l’important est de mettre en place un traitement de fond pour traiter la maladie générale. Le premier traitement utilisé est en règle générale le méthotrexate, plus rarement le léflunomide, la sulfasalazine ou l’hydroxychloroquine.
Les traitements de fond ont un délai d’action retardé, qui peut mettre plusieurs semaines à apparaître (4 à 6 semaines). Des traitements symptomatiques pourront être prescrits en attendant son efficacité. À terme, si le premier traitement de fond n’est pas suffisant, d’autres traitements peuvent être utilisés, comme les biothérapies ou des associations de traitements de fond.
Le suivi est très important, car il permet d’évaluer l’efficacité et la tolérance du traitement et de l’ajuster si nécessaire.
Parallèlement aux traitements médicamenteux est mise en place une activité physique régulière, ainsi que des mesures non médicamenteuses adaptées aux besoins de chaque patient : aide sociale, ergothérapeute, psychologique, professionnelle, Éducation thérapeutique... Dans la plupart des cas, les formes sont intermédiaires. L'évolution est imprévisible au début de la maladie. Des bilans radiologiques répétés permettent de la préciser.
7. Le traitement de la polyarthrite rhumatoïde
Si aujourd’hui on ne guérit pas d’une polyarthrite rhumatoïde, les traitements existants soignent les poussées et les complications, et préviennent leur apparition. Ils reposent sur des médicaments luttant contre les douleurs et l'inflammation, associés à un traitement de fond et d’autres soins.
7.1. L'objectif du traitement
L'objectif du traitement est de contrôler la maladie de façon à supprimer ou réduire les poussées, à contrôler les destructions articulaires et permettre à la personne de conserver une qualité de vie optimale.
Un traitement commencé le plus tôt possible et bien suivi permet de ralentir et de contrôler l'évolution de la maladie.
Le traitement est pris en charge par le médecin traitant qui fait également appel à une équipe de professionnels de santé : rhumatologue, médecin de médecine physique et de réadaptation, masseur kinésithérapeute, pédicure-podologue, chirurgien orthopédique, ergothérapeute, ...
D'importants progrès ont été réalisés dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde.
Le traitement englobe les médicaments, parfois la chirurgie, et des aides et techniques diverses.
Traitement symptomatique
Les traitements symptomatiques ne sont pas spécifiques d’un rhumatisme particulier (PR, ou spondyloarthrite spondyloarthrite, arthrose…). Ils agissent uniquement sur les symptômes douleurs et/ou inflammation, mais n’empêchent pas l’évolution de la maladie.
On peut distinguer les traitements de la douleur (les antalgiques ou anti douleurs) et les traitements de l’inflammation (anti-inflammatoires et corticothérapie). Ces traitements ont un début d’action rapide. Il est adapté à chaque personne selon l'importance de la maladie, l'efficacité des médicaments et la manière dont ils sont tolérés.
7.2. Le traitement médicamenteux de la polyarthrite rhumatoïde
Le traitement médicamenteux est adapté à chaque cas.
> Un traitement pour lutter contre les symptômes
Ce traitement peut comporter :
Traitement de fond
Les traitements de fond traitent la cause de l’inflammation articulaire et ont comme objectifs d’arrêter l’évolution de la maladie. Certaines pathologies comme l’arthrose, la fibromyalgie, ou certains rhumatismes microcristallins n’ont pas de traitement de fond. Certains rhumatismes comme la goutte et l’ostéoporose ont des traitements de fonds très spécifiques qui sont décrits dans les chapitres correspondant à la pathologie.
Dans le cadre des rhumatismes inflammatoires (ou maladie auto immune) on distingue 2 types de traitements de fond : les traitements de fond chimiques et les traitements de fond biologiques (les biothérapies ou encore les biomédicaments). Ces traitements ont une action sur les mécanismes de l’inflammation articulaire et ils ont une action sur la cause du rhumatisme inflammatoire. Ces traitements agissent lentement et leurs effets ne peuvent pas être jugés avant 6 semaines et pleinement évaluer avant 3 mois de traitement.> Un ou plusieurs traitements de fond
Ce traitement est adapté en fonction des personnes :
> Des traitements locaux pour calmer l’inflammation
Des infiltrations articulaires de corticoïdes et des synoviorthèses (destruction ou abrasion de la membrane synoviale par injection d'un produit) sont parfois nécessaires pour certaines articulations pour calmer la douleur et l'inflammation.
Les médicaments de lapolyarthrite rhumatoïde peuvent entraîner des effets indésirables et nécessitent un suivi particulier. Le médecin précise les signes qui doivent alerter et comment agir.
7.3. Le traitement chirurgical de la polyarthrite rhumatoïde
La décision d’une intervention est prise par l’équipe médicale pluridisciplinaire, en accord avec le patient.
Cure thermale en Rhumatologie (RH)
Elles utilisent des eaux, des vapeurs ou des boues thermales. Leur efficacité dans les rhumatismes est controversée. Mais la cure thermale peut être un moment privilégiée pour permettre de s’occuper de soi et de faire travailler des articulations après la poussée douloureuse inflammatoire, dans un site agréable. Enfin, dans de nombreux endroits, les thérapeutiques thermales sont intégrées dans un programme d’éducation et de rééducation de la maladie dans son ensemble, avec éventuellement prise en charge diététique, ou autre. La cure thermale dure environ trois semaines. Elle est prescrite par un médecin sur un formulaire spécial de demande d’entente préalable, à envoyer au centre de Sécurité Sociale. Des interventions chirurgicales sont parfois nécessaires au cours de l’évolution de la lapolyarthrite rhumatoïde :
Elles permettent de récupérer ou de préserver l’usage d’une articulation, ou de supprimer la douleur.
7.4. La rééducation et les autres aides en cas de polyarthrite rhumatoïde
Des aides sont mises en place par l'équipe pluridisciplinaire, selon les besoins de chaque personne. Elles peuvent comporter :
8. Le suivi médical de la polyarthrite rhumatoïde
Le médecin traitant, en lien avec le rhumatologue, fixe le rythme des consultations de surveillance et des examens médicaux à réaliser. Le suivi médical permet à votre médecin d’adapter au mieux votre traitement.
Le médecin traitant, avec l'ensemble des professionnels de santé, peut mettre en place une éducation thérapeutique qui vous aidera à mieux connaître votre maladie et à mieux vivre avec elle.
Pour une meilleure prise en charge, essayez d’appliquer les conseils suivants :
Polyarthrite rhumatoïde : mieux vivre grâce à l'éducation thérapeutique
> Polyarthrite rhumatoïde : informations et conseils en vidéo
> Mutuelle senior: complémentaire santé et prévoyance - Comparateur de mutuelle santé senior
> La prise en charge des personnes âgées
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> Affection de longue durée (ALD)
> Résidences mutualistes et services de soins infirmiers pour personnes âgées
> Hospitalisation à domicile (HAD)
> Transport médical : Remboursement de l'Assurance Maladie et de la Mutuelle santé
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> Rhumatologie et Cure thermale en vidéo
> Stations thermales spécialisées en Rhumatologie et Traumatismes ostéo-articulaires (1)
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> Médecine douce et Mutuelle senior
Article mis à jour le 08 mai 2017